Bruno Procopio – Le Clavecin des Lumières
Vendredi 11 octobre à 19h
Salon des États – Château de Sassenage
Samedi 12 octobre à 21h
Château de Vaulserre – Saint-Albin-de-Vaulserre
Dimanche 13 octobre à 16h
Salon des Gypseries – Saint-Antoine L’Abbaye
Musique baroque
Le clavecin à l’époque des Lumières, un programme conçu par Bruno Procopio, met à l’honneur le répertoire le plus flamboyant et idiomatique pour cet instrument. Le répertoire français est peut-être le seul, à l’exception de quelques œuvres de Rameau, à ne pas avoir été intégré par les pianistes. Cela est peut-être dû à la fausse impression qu’il s’agit d’un répertoire destiné aux « amateurs », ou à l’apparente simplicité des petites mélodies. Cependant, ce répertoire est l’un des plus exigeants pour les clavecinistes, car, outre la virtuosité nécessaire pour exécuter une profusion d’ornements, il requiert une véritable maîtrise de L’Art de toucher le clavecin, comme l’a si bien écrit François Couperin dans son traité.
Le programme débute avec une suite de d’Anglebert, compositeur et interprète à la Chambre du Roi Louis XIV. Ce poste, souvent transmis par atavisme, exigeait des œuvres d’une grande qualité artistique, car elles étaient destinées à un public de connaisseurs. La Chambre du Roi était le lieu où se formait le goût, ou le bon goût, qui, une fois validé par l’élite musicale du pays, se diffusait dans des œuvres plus grandioses. C’était en quelque sorte un laboratoire d’excellence. Comme l’indique le titre, les Suites de danses sont des œuvres inspirées de styles autrefois dansés, mais qui, à la fin du XVIIe siècle, étaient devenues des pièces orchestrales ou instrumentales, dont l’écriture musicale se rapproche de celle du luth.
Rameau et Forqueray ont su exploiter toute la grandeur du clavecin du XVIIIe siècle. Rameau, génial compositeur d’opéra, lorsqu’il écrivait pour clavecin solo, notamment dans les Pièces en Concert, cherchait à reproduire toute la variété de timbres d’un orchestre. Forqueray, quant à lui, a transcrit pour clavecin des pièces de viole de gambe composées par son père quelques décennies auparavant. Bien que ces œuvres aient pu paraître démodées en 1747, leur transcription pour clavecin a été extrêmement bien accueillie par le public, preuve que cette nouvelle version leur a donné une seconde vie. À mon avis, elles représentent la fin de l’histoire du clavecin, en explorant toute sa tessiture et sa richesse expressive.
François Couperin est sans aucun doute un compositeur à part. Son œuvre immense se compose de petites pièces, véritables joyaux d’une durée minimale. Couperin fut l’un des premiers à personnifier ses œuvres, créant une sorte de portrait miniature de la personnalité de chacun de ses dédicataires. Malgré leur petit format, ses pièces et son surnom de Le Grand montrent que l’essentiel réside dans la dimension artistique…
Bruno Procopio, clavecin